On est parties à sept heures, sous la pluie, mais qu’importe, l’herbe là bas est bien meilleure, toujours meilleure que dans le champ qu’on voudrait nous faire paître, alors matines contre herbe...
Sur le chemin qui grimpe au Port d’Aula on a bien tenté de jouer aux rétives, à celles qui jouent les aventurières et qui n’en n’ont rien à faire des colos à la montagne. Nada ! Ces humeurs collectives ont vite été recadrées par les GO qui nous accompagnaient, et à l’inverse, dopées et galvanisées par la voix de leur jeune capitaine qui nous a stimulées pour le galop final vers l’enclos.
Arrivées là haut, il y avait du monde pour nous accueillir : la bergère en titre, sympa, qui a fait les présentations entre patous, puis a souhaité, avec force marques de tendresse andorines, la bienvenue aux plus jeunes d’entre nous, un peu émues par ce changement. Les patous ont été rassurés à l’arrivée du pick-up de croquettes, ils ont de quoi tenir un moment.
Nous, on a de splendides pâturages, peut-être un brin plus vert que l’année dernière, faut dire que ça tombe bien par là haut, les rios courent à flot sur les pentes.
Pour nos accompagnateurs, ils ont eu de quoi se rassasier après cette grimpette : il faut les comprendre , ils ne sont pas habitués à autant d’efforts et puis ils aiment bien cette ponctuation incontournable autour d’une table, ce moment indispensable de convivialité ancré à la nourriture.
Il me semble que le berger barbu à des tatouages en plus. Je lui demanderai qu’il me les montre quand on aura un petit moment à nous, un moment de plaisir à savourer l’air, le paysage, la chaleur du soleil. La sérénité quoi ! Le nouveau, il est habillé comme un Play-mobil : tout jaune fluo, on peut pas le louper. Ça, ça nous a tout de suite rassurées, c’ est ce qui est bien par ici, ils prennent vraiment la sécu au sérieux.
Bon , je vous donne d’autres nouvelles dès que j’ai un moment pour me poser et écrire en toute tranquillité.